

![]() |
BIENVENUE SUR KABYLIE-MONDE.COM |
![]() |
Les Kabyles ont perpétué un artisanat ancestral, source d'un revenu complémentaire longtemps important et aussi moyen d'expression d’un « peuple artiste » . Cette production entrait dans un système d'échange économique et culturel où chaque région ou tribu de Kabylie avait sa spécialité. es villages avaient chacun leur jour de marché, qui donnait l'occasion aux artisans locaux d'exposer leurs créations De nos jours ces marchés traditionnels ont fait place aux foires organisées dans les principaux centres de production artisanale : « fête de la poterie » de Maâtkas , « fête du bijou » des Aït Yenni , « festival du tapis » des Aït Hichem, etc. Cependant, comme dans le reste de l' Afrique du Nord et à la suite du déclin de la société traditionnelle dont il était l'expression, l'artisanat est aujourd'hui menacé.
La broderie, pratiquée exclusivement par les femmes, est principalement utilisée dans la confection des habits traditionnels portés à l'occasion des fêtes, en particulier des mariages. Elle fait vivre encore de nos jours un nombre important de familles.
Le tissage utilise comme matière première la laine du mouton, ou plus rarement celle du dromadaire. Il sert à réaliser de nombreux objets qui ont une grande importance sociale, comme les burnous (ibidhiyen) , les tapis, les couvertures, les takchabit ou les takendourt, pour la production desquels l'activité se maintient bien qu'elle soit menacée jusque dans la transmission du savoir-faire.
Les tapis de Kabylie sont faits de laine et confectionnés par les femmes. Ils sont destinés à un usage domestique, sur le sol ou les murs, ou religieux, pour la prière. Bien que menacé, l'art du tapis se conserve dans quelques villages de Grande Kabylie.
à l'image de l'ensemble de l'artisanat kabyle, le tissage emploie une variété importante de couleurs et des motifs géométriques qui remontent à un passé très ancien. Il existe par ailleurs une très forte ressemblance entre les productions de Kabylie et de la vallée du Mzab, autre région berbérophone. D'une manière générale, le tapis amazigh est très coloré et constitue un objet de décoration très demandé.
Costumes traditionnels (XIXe siècle).
La poterie kabyle (ideqqi ) révèle un ancrage africain en même temps que des relations très anciennes avec l'art méditerranéen dont elle s'est enrichie (formes arrondies et moulées, décors peints).
Faits d'argile de différentes couleurs selon les gisements, les objets créés s'illustrent par la pureté de leurs formes et la simplicité de leur décor mais aussi par la complexité des motifs et des techniques employés. Les signes et les symboles utilisés pour la décoration remonteraient au Néolithique Le répertoire des coloris issus notamment de l'oxyde ferro-manganique, du kaolin et de la résine de pin est également très ancien .
Au contraire de la fabrication des tuiles, effectuée par les hommes, l'essentiel de la poterie à usage domestique est un travail réservé aux femmes.
Son utilité est aussi religieuse : les familles s'en servent pour orner mosquées et mausolées des saints soufis et des marabouts. C'est en particulier la fonction du mesbah, un chandelier utilisé aussi lors des festivités (mariages notamment) .
La poterie tient un rôle important dans les fêtes, par exemple pour la cérémonie du henné, mais également dans la vie quotidienne, avec les jouets pour enfants qui sont des figurines représentant des animaux . Un des grands potiers kabyles, Boujemâa Lamali, exporta le savoir-faire de la région au Maroc où il anima à Safi une école de la céramique.
Le travail du bois (takhdimt n'wasghar) intervient dans la fabrication d'objets tels que les coffres (sendouk), les portes ( tigourra), les tables et, de façon aujourd'hui marginale, les armes. Les essences utilisées vont du pin d'Alep au chêne-liège en passant par le cèdre. Les ouvrages sont souvent ornés de motifs géomé triques (pointes, rosaces…). Historiquement le sendouk est le meuble caractéristique de la région située à l'est de la Soummam, chez les Aït Abbas, les Aït Ourtilane et dans le Guergour.
Actuellement les productions traditionnelles disparaissent au profit de la réalisation de coffrets, d'objets-souvenirs et de petits articles comme les ustensiles de cuisine, par exemple les cuillères et les tabaqit (une sorte de djefna). Le centre principal de cette activité est le village de Djemâa Saharidj en Grande Kabylie, également connu pour sa production de vannerie.
Les bijoux de Kabylie sont très connus au Maghreb pour leurs couleurs vives et leur raffinement. Constitués d' argent, ils sont ornés de coraux récoltés en Méditerranée et parfois d'émaux , . Les couleurs des émaux sont obtenues par la préparation d'oxydes métalliques : par exemple, l' oxyde de cobalt donne un bleu translucide, l' oxyde de chrome un vert foncé translucide et l'oxyde de cuivre un vert clair opaque.
Typiquement berbère, cet art s'est enrichi des apports des Andalous qui ont fui l'Espagne lors de la Reconquista. La technique de l'émail cloisonné serait ainsi un apport andalou, qui aurait transité par Béjaïa avant de se répandre dans l'arrière-pays pour enrichir les techniques locales . Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à des usages particuliers : broches de front ou de poitrine ( tavrucht) et fibules (tabzimt), qui retenaient les robes en divers points, ceintures ( tahzamt), colliers (azrar), bracelets (azevg), bagues (tikhutam) et boucles d'oreilles (talukin). Les orfèvres kabyles les plus illustres sont les Aït Yenni de Grande Kabylie. Il existe en Petite Kabylie un type de bijou forgé en argent, semblable à ceux des Aurès.
Activité économique, l'artisanat est aussi l'un des modes d'expression de la culture traditionnelle. à travers ses différentes formes se retrouve un ensemble de signes et de symboles également employés dans la décoration murale des maisons et dans les tatouages. Ce répertoire graphique remarquablement stable est constitutif d'une « écriture spécifiquement féminine », à signification ésotérique magique , et qui est peut-être la survivance d'une « écriture-mère » elle-même « à la source des écritures alphabé tiques méditerranéennes, de l'Ibérie au Moyen-Orient
La culture kabyle appartient à l'ensemble culturel berbère, comme celles des Chaouis, des Touaregs , des Chenouis, des Mozabites, ainsi que des autres berbérophones d' Afrique du Nord. De par l'histoire et la proximité, elle a considérablement influencé la culture urbaine des villes d' Algérie, comme Alger ou Constantine Mais elle est par nature variée et diverse, comme l'a écrit Mouloud Mammeri :
« Chaque village est un monde. Un sol bourré de valeurs, de traditions, de saint lieux, […] d’honneur ombrageux, de folles légendes et de dures réalités. »
Panneau de signalisation trilingue incluant une version en tifinagh, à Tizi Ouzou en Kabylie (Algérie). Le tifinagh (ⵜⴼⵏⵗ ou ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵗ, Alphabet berbère latin : Tifinaɣ) est l'écriture utilisée par les Berbères en Afrique du Nord pour écrire leur langue, le tamazight.
Tombée en désuétude depuis l'Antiquité pour les langues berbères du Nord, elle fut cependant conservée dans l'aire linguistique touarègue (Sahara algérien, malien, libyen et nigérien) jusqu'au début du XXe siècle avant d'être réintroduite par les militants berbéristes de l'Académie berbère. Aujourd'hui, le tifinagh a été adopté par le Maroc comme alphabet de l'amazigh, langue officielle du pays depuis 2011 (le tifinagh s'est généralisé et s'affiche partout : institutions, rues, entreprises, télévision, produits de consommation, médicaments, etc.). L'Algérie, qui a officialisé l'amazigh en 2016, hésite entre le tifinagh, l'alphabet latin et l'alphabet arabe. Cet alphabet, aussi appelé alphabet libyque, a subi des variations depuis son origine jusqu'à nos jours. Il existe de nos jours un néo-Tifinagh dérivé de cette écriture.
Artisanat amazigh
L'Artisanat Amazigh (Bijoux d Kabylie sur la photographie) est un exemple typique d'artisanat des régions enclavées d' Afrique du Nord, c'est aussi le plus varié et le plus raffiné. Les bijoux amazigh sont très connus en Afrique du nord pour leurs couleurs vives et leur raffinement. Constitués d'argent, ils sont ornés de coraux récoltés en Méditerranée ou parfois d'émaux. Typiquement amazigh, au fil de l'histoire l'art des bijoux kabyles s'est aussi enrichie des apports des Andalous qui ont fui l'Espagne lors de la Reconquista.
Historiquement, l'artisanat amazigh a joué un grand rôle économique et social. En effet, dans un pays montagneux qui n'offrait à l'expansion de l'agriculture que des possibilités limitées, c'était souvent pour la population un complément de ressources indispensable. L'artisanat en Kabylie se compose essentiellement de l'orfèvrerie, la poterie, le tissage, le travail du bois et la vannerie.
Lire l'article...